Attention c’est pas la
taille qui compte, mais le compte-rendu est de taille !
Le we entre septembre et octobre
s’annonçait chargé, et nous sommes 15 du club à nous être déplacés dans une région peu explorée d’ordinaire car un peu lointaine : la Haute-Maurienne.
La D’tour
d’Aussois – c’est son nom – est une compétition amicale de marche et vol, organisée autour de 3 parcours :
– La Crécerelle,
montée sèche au déco + précision d’atterro ;
– La Corneille, parcours de balises à enchaîner dans l’ordre ;
– Le Gypaète, parcours de balises plus étendu à enchaîner dans l’ordre qu’on veut.
Le CHVD était représenté dans
chacune des catégorie : en voici le récit…
RÉCIT
CRECERELLE
Il y avait une seule engagée du club
sur ce format de course, notre chère Émilie. Mais étant un peu
malade, je lui ai proposé de reprendre sa place, et je n’ai pas été déçu. La Crécerelle était inscrit comme la première date du challenge MEVPA (Marche Et Vol et Précision d’Atterrissage),
qui en comptera huit autres cette année. On avait par ailleurs la chance de participer deux fois, puisque l’organisation prévoyait deux montées différentes samedi et dimanche. Au programme
800m de D+ le premier jour pour atteindre le décollage de Combe Grasse. Je ne connais pas encore la difficulté de ce genre d’épreuve, et j’enquille à bon rythme la montée, rattrapant les
concurrents partis bille en tête depuis la Maison d’Aussois. La volonté de réduire l’écart qui nous sépare avec celui de devant se fait sentir, mais petit à petit chacun se retrouve à sa
place dans la course. Je finis en 3e position, bouclant la montée sèche en 58′, mais que c’est dur. Tout le monde cherche un second voire un troisième souffle pour reprendre ses esprits.
Arrivés en haut c’est la pesée des sacs : j’ai 11kg soit un chouïa plus que mes prédécesseurs. Comme le chrono s’arrête là, on attend tranquillement l’arrivée des suivants pour se préparer à
l’épreuve tant attendue de la précision d’atterro. La brise est installée et nous permet d’appréhender sereinement un posé en bonne et due forme, dans une cible d’un mètre de diamètre. Je
m’applique et réussit le combo gagnant, en plein dedans ! Les mesures sont officielles et l’orga n’a pas oublié un côté ludique à l’épreuve. “Garde la voile au-dessus de la tête, attrape le
ballon de rugby et plaque un essai entre les poteaux !” entend-on crier dès qu’on atterrit. Tous les présents se payent une bonne tranche de rigolade à voir les pilotes se jeter tête la
première comme en plein match. Sauf que, sauf que, sauf que, c’est pas fini : je demande si je peux faire un peu de gonflage et on me répond de plier fissa car un départ en ligne est organisé
afin de regagner
notre camp de base situé à quelques
encablures. Sprint final ! 10mn de course effrénée avec le sac sur le dos, c’est la cerise sur le pompon du gâteau et tout le monde lâche ses dernières forces dans
la bataille.
Résultats des courses : grâce au
poids du sac et au posé cible, je gagne des bonifs et finis 1er, youpi hourra top moumoute !
S’ensuit un repas très copieux et
amplement mérité. Non merci pour remonter faire un vol avec la navette, on est crevééééééééé.
Le lendemain, on prend les
mêmes et on recommence : certains avaient une revanche à prendre qu’il paraît ! Mais on change de déco et on vise Angle-Bellecôte. C’est kif kif bourricot, quasiment 800m de D+, on n’a pas le
temps de respirer ou de boire un coup ou d’acheter du terrain, pourtant comme la veille la rando est stylée et les paysages magnifiques. On boucle en 48′ et on décolle plus tôt que la
veille… Mais la brise n’est pas encore installée, et il faut compter sur la Lombarde qui descend de la vallée. Ce n’est pas une mince affaire que de viser la cible, tout le monde se fait
prendre par le gradient en approche finale, moi y compris ! Je suis à 6m du rond central, mais dans les points quand même. Un seul pilote arrivera finalement à l’atteindre, et c’est lui qui
passera devant tout le monde. C’était pas le plus rapide à la montée, loin de là, mais avec un sac de 15kg et une cible, rien à faire, ça gagne haut les commandes ! Je prends tout de même la
2e place, l’honneur est sauf.
Prochaine date du MEVPA : le 21/10
au Sire ou à Vérel-Pragondran, et ce ne sera pas la même, les cadors seront là… Nous aussi !
RÉCIT
CORNEILLE
Le Corneille Tour se veut plus
simple que le Gypaète puisque la route imposée demande moins de préparation (le parcours est donné la veille) et surtout moins de stratégie.
Initialement j’étais (Alex) le
seul du club à avoir choisi ce format, plus adapté à mon peu d’expérience en compétition, mais Paul dans sa grande bonté, m’a finalement rejoint, trouvant sûrement que le CHVD était déjà
assez bien représenté sur le Gypaète.
Sur les 24 pilotes engagés sur
le Corneille, nous sommes donc deux du CHVD à prendre le départ depuis la Maison d’Aussois le samedi matin pour un premier parcours de 30 km composé de 7 balises du Gypaète avec comme
premier déco Grasse Combe, que nous atteindrons après une première ascension d’un peu plus de deux heures.
Nous choisissons avec Paul de
décoller d’un peu plus haut, en espérant gagner quelques dizaines de mètres d’emblée et nous élançons donc à l’assaut des prochaines balises. Nous passons assez facilement B01 et nous
engageons dans la grappe pour gagner de l’altitude, malheureusement ça ne prend pas facilement et nous restons un moment à faire le yoyo là où ça monte un peu. Au bout d’un moment la
grappe s’éparpille, chacun essayant de trouver une meilleure ascendance. Mais les plafonds sont bas et un voile nuageux ne nous promet pas mieux pour le moment. Voyant Paul se diriger
dans la prochaine vallée en direction de B03, je décide de le suivre et de profiter de la brise qui nous pousse déjà. Mais ça ne porte vraiment pas et nous posons dans un champ vers
Lanslebourg-Mont-Cenis, bientôt rejoints par 3 autres corneilles égarées.
Paul décide de rentrer sur
Aussois, rejoindre la balise à pied ne le motivant pas plus que ça (on n’est pas si près finalement et il y a du D+). Nous nous motivons avec 2 autres pilotes du Duck et entamons
l’ascension, après tout il n’est que 14h30, ça devrait nous laisser le temps…
Nous finirons par l’atteindre,
poursuivre jusqu’au col de Solières pour décoller et nous rapprocher d’Aussois malgré un bon nord, qui nous fera finir sous le plateau, à Bramans, vers 18h30. Heureusement l’organisation
est bien faite, une navette viendra nous récupérer pour nous ramener à Aussois et ne pas louper le copieux repas du soir.
Finalement seuls 2 pilotes ont
bouclé le premier parcours, pas si simple…
Le lendemain matin nous partons
pour le second parcours qui se veut normalement plus facile (23 km en partant du col de Barbier vers l’ouest puis retour par le col d’Arplane et la Norma). Si la première balise semble
accessible, la seconde n’est possible qu’en gagnant pas mal d’altitude, ce qui ne semble pas gagné d’avance et beaucoup de pilotes prévoient comme plan B de reposer entre les deux afin de
redécoller de plus haut. C’est ce que nous ferons en prenant soin de ne pas entrer dans les zones protégées interdites.
Malheureusement pour nous cela
ne suffira pas, impossible de s’extraire, puis une brise plus forte que prévue vers Modane nous forcera à poser accélérés pour ne pas nous faire reculer, moi près du stade de foot et Paul
un peu plus à l’ouest.
Plusieurs pilotes finiront leur
journée au même endroit avec plus ou moins de chance (l’hélicoptère viendra au secours d’une corneille).
Tout comme la veille, seulement
deux pilotes boucleront ce deuxième jour.
Au final, nous terminons 13 et
20 sur les 24 corneilles pour cette premier D’tour. En espérant que l’on soit plus nombreux du CHVD la prochaine fois !
RÉCIT
GYPAETE
Parcours le plus long avec 20
balises possibles, dont les plus éloignées d’Aussois sont : le Grand Arc, le col du Galibier et le Trièves au fond de la vallée de Bonneval. En reliant tous les points en une fois, cela
ferait un cross de 200 km environ. Autant dire que la stratégie va être mise à rude épreuve. Chaque balise valant 200 points (sauf les 4 plus éloignées) et 100 points si on y repasse au
deuxième jours. La validation du goal dans les temps en vaut 600.
Sur les 22 inscrits, 12 sont du CHVD
(Guilhem, Laurent, Maxime, Mehdi, Louis, Lucas, Guenhael, Marion, Loïc, Julien, Robin, Pierre). On est en force et Marion est la seule représentante pour montrer que le marche et vol n’est
pas qu’une discipline masculine.
Le RDV a lieu samedi matin à 8h à la
Maison d’Aussois où nous attendent un petit déjeuner et le retrait des dossards. Chacun aura droit à son tracker, sa bière et son opinel gravé D’tour.
Le départ est donné à 10h pour une
fin de manche à 19h. La montée vers les décos est attaquée “dré dans le pentu”. Plusieurs stratégie s’affrontent : aller valider D03 (Barbier) ou monter vers D01 et D02 (les deux décos
d’Aussois). La meute s’éparpille un peu, une partie du CHVD file vers D03 et B19 plus à l’ouest quitte à marcher plus, l’autre préfère faire B03 et revenir vers Aussois pour aller ensuite à
l’est vers B01 et le fond de Bonneval.
L’heure avançant, chacun espère que
les plafonds annoncés vers 2500m vont être au RDV, mais c’est sans compter un voile qui limite la convection surtout à l’ouest d’Aussois et la brise forte (20 km/h) présente dans la vallée.
La navigation est complexifiée par le Parc de la Vanoise que nous devons survoler à plus de 1000m sol sauf dans certaines zones où le survol est autorisé mais pas le décollage ni
l’atterrissage. L’organisation veillera au grain pour toutes les infractions avec des pénalités, voir une disqualification à la clef.
Le vainqueur du jour sera Loïs
Martin et pour le CHVD Guilhem et Laurent se disputeront la deuxième place.
Le dimanche, nous avons la
possibilité de débuter à 7h. Comme la veille un petit déjeuner est offert. À 7h tapantes, Guilhem tente de suivre Loïs qui veut aller au refuge de Thabor. À 7h10 un groupe de 3 irréductibles
chvdistes leur emboîte le pas avec des ambitions beaucoup moindres. Tout ce petit monde grimpe direction D01 et D02 pour tenter ensuite un glide vers le col de Barbier et partir à l’ouest par
la suite. Nous retrouverons Guilhem au col de Barbier dont les cannes n’ont pas réussi à suivre l’infernal Loïs. S’ensuit un jeu stratégique pour savoir quelles seront les balises à
atteindre.
Après Barbier, tout le monde glide
vers B19 et pose dans le vallon suivant pour remonter à un déco qui permettra d’aller chercher B18. Pique-nique, parawaiting et sieste seront au menu en attendant que les oiseaux et les
autres concurrents montrent que les thermiques sont de retour. La journée est belle, mais les thermiques ne sont pas très puissants d’autant que la brise s’installe rapidement sur Modane. Un
bon groupe tente le passage vers B19. Face à la brise, la réussite est différente pour les différents pilotes. Les cadors passeront, d’autres non.
Les meilleurs stratèges rejoindront
le goal avant 17h en marchant ou en volant.
La remise des prix aura lieu vers
18h. Marion remporte le classement féminin, Loïs écrasera la concurrence, Guilhem terminera deuxième et Laurent perdra 3 places pour finir 5ème.
Beaucoup de concurrents auront la
chance d’être tirés au sort pour recevoir un des nombreux lots offerts par les partenaires (casquettes, bobs, sacs, …). Le CHVD recevra quant à lui un carton de bières car il est le club le
plus représenté, tous parcours confondus.
Pour cette première édition, nous
tenons à remercier l’organisation qui nous a concocté un joli parcours et qui a été au top. Un grand bravo à Théo Camus et tous les bénévoles qui ont assuré tout le
week-end.
“La Maurienne, c’est beau, ça vaut
le D’Tour !”
Pour tout savoir sur le challenge
MEVPA : https://challengemarcheetvol.fr/